Monnaie alternative
L’interêt de la monnaie alternative tant qu’elle est en billet, c’est qu’on préserve un espace de liberté dans les échanges, qu’on influence sur la mise en place des bonnes pratiques fidèles aux valeurs et principes de l’économie sociale et solidaire et qu’on favorise l’économie locale et le développement durable.
Toutefois si je suis très concernée par tout ce qui se passe dans cette “nouvelle économie”, il faut malgré tout être conscient que sans garde fou, cela peut-être un moyen de dévaloriser une monnaie et de créer des zones de précarités géopolitiques.
Je vais tenter de vous expliquer ce qui m’inquiète ……………
1 Euro = 6.50 francs de Francs – 2001
1 Euro = 1 sol – 2014 (monnaie alternative locale)
1 Euro = 0.88 Sterling – 2017
Si une banque anglaise achète mon 1 euros = 0.88 sterling qui est transformé en monnaie locale appelée SOL de valeur = 1,sur une opération de ce type la banque gagne 15% de suite.
La monnaie alternative le SOL ne peut fonctionner que sur un territoire restreint, un département. L’échange c’est 1 Euro = 1 SOL avec la banque anglaise qui récupère 15% de suite, qui fait travailler cette euro autant de temps que sera immobilisé le SOL sur le territoire local.
Si j’ai bien tout compris, alors que 1 euro, fait 2.5 tours dans l’économie avant de revenir à la banque centrale (je ne sais pas si c’est sur un an), avec 1 SOL qui reste 10 ans dans un circuit fermé, on multiplie par 4 la plus value réalisée sur les marchés internationaux par rapport à ce qui se fait actuellement (si on estime que dans le préambule c’est 2.5 tours en 2.50 années).
Peut-être plus évident avec un exemple pratique :
J’achète un journal 1 euro, qui a coûté 0.88 centimes à le fabriquer. Quelqu’un a gagné 0.12 centimes (dans ce cas la banque anglaise)
Le journal tourne entre les mains de tous mes amis et est revendu 1 euro à chacun et à chaque fois, c’est un circuit fermé, le journal vaudra toujours 1 euro ou 1 sol. (alors qu’il a couté 0.88 sterling à la banque)
Pendant ce temps je fait travailler les 0.12 centimes dans un circuit ouvert sur le monde, vous me direz c’est cela l’économie mondiale,
Mais imaginez maintenant que le produit n’est un journal, mais vos économies, elles auront dès l’échange rapporté 100% à la banque – le coût des billets à imprimer ceux en euro et ceux en sol, car aucun coût sur la main d’oeuvre, sur l’achat de matière première, etc.
Mais on peut aller plus loin
Le journal, au bout de 10 ans, il fait toujours le tour, donc les 15% sont devenus sur les marchés mondiaux 220% (avec les produits vendus, prêts, échange monétaire), voir plus si on a revendu l’euro au japon et racheter des produits à bas coût qu’on a revendu sur les territoires à des gens qui ont des SOL, mais si le journal lui vaut toujours 1 euros = 1 sol, vos économies vaudront toujours 1 euro.
Quand au bout de 10 ans on va échanger 1 sol = 1 euro à la banque qui l’aura vendu pendant 10 ans des multiples fois, on aura fait une trésorerie à la banque gratuitement.
Le problème n’est pas de mettre ses économies à la banque, c’est qu’elles ne vous rapportent rien avec ce système !
On me dit que j’ai tord, je voudrais qu’on m’explique, pendant qu’on fait travailler la monnaie localement, on crée une enveloppe budgétaire qui joue sur les marchés monétaires, avec aucun risque, puisqu’il y aura toujours des monnaies plus fortes que l’euro et des monnaies moins fortes que l’euro, on organise un circuit qui alimentera toujours l’entrée d’argent frais grâce à nos économies et le sentiment de faire vivre une économie locale.
C’est le système de la mécanique des montres, un petit chéneau fait fonctionner un grand chéneau, le petit tourne plus vite que le gros, mais pendant qu’il fait 10 fois le tour, le plus grand n’en fait qu’un, le rendement n’est pas le même, la capacité à voir l’intérêt pour celui qui met plus de temps est complexe. Faire circuler dans un circuit court plus souvent une monnaie que l’on échange plusieurs fois dans un circuit long est une formule dont le ratio bénéficie à celui qui circule rapidement. Le circuit court dans ce cas n’est pas local mais monétisé, et le circuit long celui d’une monnaie papier.
Ce processus laisse apparaître la possibilité de favoriser des excès, j’aimerai savoir comment on arrive à réguler la possibilité de créer une forme de dévaluation de la monnaie et de la précarisation des pratiques d’échanges de service sur la proximité.
Ceci n’est qu’un ressenti, ce n’est pas mon rôle de m’y pencher, mais il manque un élément, c’est qui régule quoi, quand, comment, où et quels sont les contre-pouvoirs à une dérive sur l’échange SOL – TRAVAIL