Une civilisation à reconstruire

—- Seul-e-s les citoyen-ne-s détiennent encore le pouvoir de dire non —

Notre société a renoncé à socialiser ses membres, persuadée qu’après Mai 68, chacun était assez “évolué” pour se débrouiller seul. Voilà tout le paradoxe d’une France dirigée par une bourgeoisie qui, après avoir mené sa propre révolution, a cru que le progrès profitait à tous de la même façon.

Résultat : l’élite s’est perdue dans la luxure et l’ivresse de ses privilèges, tandis que les classes populaires, abandonnées, ont regardé le train de l’ascension sociale passer sans elles. Le fossé est devenu un abîme. Les uns, comme des ballons d’hélium, flottent dans une stratosphère qui les coupe du réel ; les autres, désolidarisés d’un système qui les a oubliés, comprennent qu’ils n’auront jamais leur place.

L’école les a lâchés, l’économie les a réduit à un simple statut de consommateur, et la politique à de vulgaires bulletins de vote.

Alors comment dire non quand ont est avant même le premier barreau de l’échelle ?

Un jour, j’ai pris conscience d’un chiffre vertigineux : 800 000 naissances par an, soit 8 millions de jeunes qui quittent l’école primaire chaque décennie. Une école conçue par une bourgeoisie qui, du haut de sa condescendance, a toujours considéré les classes populaires comme des esprits limités. Plutôt que de les élever, elle a préféré abaisser les exigences, persuadée d’être la seule capable de saisir la complexité du monde. Comme si l’intelligence était un privilège de caste, et non une lumière à partager.

32 millions de citoyens.

C’est le bilan de quatre décennies d’abandon : 8 millions d’élèves tous les 10 ans, laissés sans armes face à un système qui a renoncé à les former. 32 millions de femmes et d’hommes à qui on a volé toute chance de s’élever. Aujourd’hui, ces mêmes citoyens, délaissés par leur propre pays, subissent l’assaut des récits chinois, russes, américains, et bientôt indiens — des récits qui comblent le vide laissé par une nation menée par des élites qui se partagent les sièges, les passe-droit et les entrées aux postes les plus prestigieux.

Que nous restent-ils ? L’éveil, le réveil, l’intelligence et l’intelligence collective.

Ne vous y trompez pas : après le massacre scolaire, voici l’ère de l’intelligence artificielle.

Et tout bascule.

Ceux qui croyaient leurs privilèges éternels découvrent, trop tard, qu’ils n’auront plus qu’une seule issue : trouver un esclave plus intelligent qu’eux.

Les algorithmes les traqueront, les enfermeront dans des cages dorées, les couperont de leurs racines, les videront de leur culture. Il ne restera d’eux que des compétences utiles — juste assez pour servir, jamais assez pour contester.

Alors, citoyen réveillez vous, aller casser dans la manifestation ne sert que cette classe sociale qui souhaite nous diviser encore et toujours, comme on écrème un bol de lait.

La solution, c’est notre réveil.

Retrouvez vos racines, ce socle humaniste qui vous définit. Croyez en vous, croyez en ce que vous transmettez à vos enfants. Emmenez-les dans les bibliothèques, montrez-leur qu’ils sont les héritiers d’un monde qu’on a tenté de leur voler.

Souvenez-vous : vous êtes le monde.

Et c’est à vous — à nous — qu’il appartient de dire non à ce système.

Le pouvoir est là, dans vos mains, dans vos choix, dans la mémoire de vos anciens.

Casser ne mène nulle part.

La vraie révolte, c’est de penser, s’instruire sans relâche, transmettre ses/ces savoirs, et croire en un destin qui nous dépasse. C’est la seule issue face à ce monde qu’on nous impose — un monde où l’on finira enfermés, hypnotisés par des vidéos de 8 secondes, drogués à l’instantané, réduits à l’état de consommateurs passifs.

—- Seul-e-s les citoyen-ne-s détiennent encore le pouvoir de dire non —

800 000 naissances par an.

Imaginez : si chacun d’entre nous prend la responsabilité d’éduquer ne serait-ce qu’un seul enfant — pour en faire un adulte humaniste, bienveillant, respectueux de la planète — alors dans 40 ans, ce ne sera plus une société que nous aurons transformée, mais une civilisation entière.

Croyez en vous, soyez exigeant pour vous, les vôtres et nous. Merci !

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *.

*
*

Categories

Archives

Meta